Les Big Three d’Opel : 50e anniversaire pour les Kapitän, Admiral et Diplomat - Samedi 22 Mars 2014 ● Kapitän, Admiral et Diplomat : créées en 1964 pour la « classe affaires »
● Opel présente ces modèles de luxe au 26e Salon Techno Classica d’Essen
● Le club de voitures anciennes Alt-Opel IG perpétue la tradition de la présence d’Opel
KAD : ces initiales sont familières aux spécialistes des anciennes Opel. Dans les années 1960 et 70, les Kapitän, Admiral et Diplomat constituèrent les « Big Three » d’Opel, composant l’offre haut de gamme de la marque. Le constructeur au riche passé fête l’anniversaire de son trio de luxe à l’occasion du grand salon allemand de la voiture ancienne, le 26e Techno Classica d’Essen (du 26 au 30 mars) : les Kapitän, Admiral et Diplomat ont 50 ans cette année.
La gamme KAD a été présentée en mars 1964. Partageant une carrosserie identique aux formes élancées et modernes, ces véhicules se distinguaient par leurs équipements et leurs moteurs. Cinq ans après, ces modèles laissaient la place à leurs successeurs, la série B. Ces derniers s’imposèrent dans leur catégorie en introduisant des nouveautés techniques sur le plan des châssis, et offraient une ligne encore plus élégante. Opel saisit aujourd’hui l’occasion du Techno Classica d’Essen pour faire le lien entre l’ancien et le moderne : l’Insignia Sports Tourer OPC, le modèle porte-drapeau de Rüsselsheim, est également exposée à Essen. Comme par le passé, Opel Classic est présent aux côtés du club de voitures anciennes Alt-Opel IG, le plus grand club d’amateurs d’Opel du monde.
Opel Classic présente dix modèles des deux générations Les dix représentantes de la gamme KAD exposées à Essen englobent toute la production des séries A et B. En 1964, avec un moteur 2,6 litres, six cylindres, la Kapitän A marqua l’arrivée d’Opel dans la catégorie. Seules 113 unités du modèle le moins répandu de la gamme, la Kapitän équipée du moteur V8 optionnel de 4,6 litres de la Diplomat, ont été construites. En outre, il sera possible d’admirer à Essen une rare Admiral V8 de la collection Opel Classic de Rüsselsheim. La Diplomat A V8 Coupé, également exposée, fut en 1965 l’une des voitures les plus rapides de la production en série allemande. Vendue aux prix de 25.500 Deutschmarks et réalisée par le carrossier Karmann, cette deux-portes était destinée aux « habitués de la classe affaire ». Son moteur V8 de 5,4 litres de cylindrée délivrant 230 ch lui permettait d’atteindre une vitesse de 205 km/h.
Les représentantes de la série B comprennent une Kapitän et une Admiral, chacune dotée d’un moteur de 2,8 litres, ainsi qu’une Diplomat 2800 E, qui fut l’une des premières voitures allemandes six-cylindres équipées d’une injection électronique de carburant. La gamme KAD exposée à Essen est complétée par une Diplomat V8 dotée d’un moteur 5,4 litres, ainsi que par deux variantes très spéciales du haut de gamme : une Diplomat V8 avec empattement allongé de la collection Opel Classic, utilisée lors de la visite d’Etat du président américain Gerald Ford en juillet 1975, et un cabriolet quatre portes Diplomat 2.8 E d’une collection privée. Ce fut l’un des quatre véhicules modifiés à des fins de représentation par Karmann en 1970.
Les Big Three de Rüsselsheim Au printemps 1964, Opel restructurait son offre de véhicules de prestige et, après une interruption de 20 ans, s’intéressait à nouveau au marché des acheteurs de berlines de luxe. Les Kapitän, Admiral et Diplomat devenaient alors ses « Big Three », ses « trois grandes » auxquelles le constructeur fit référence dans les publicités de l’époque. Les véhicules adoptaient des volumes très cubiques et une ligne basse inspirés du style qui marquait les modèles de la compagnie mère d’Opel, General Motors. Les designers et les spécialistes appellent ce type de style « Neue Sachlichkeit » (nouvelle objectivité), un mouvement artistique qui s’écartait du style automobile baroque qui régnait jusque-là.
La carrosserie basse aux lignes modernes de ce trio dessiné à Rüsselsheim était la même pour les trois voitures. Avec une longueur de 4,95 mètres et une largeur de 1,90 mètres, elle permettait à l’offre en catégorie premium d’Opel de prendre une nouvelle dimension. Opel affichait ses ambitions !
Opel avait déjà eu une présence dans ce domaine. La Kapitän avait été le modèle six‑cylindres le plus vendu d’Allemagne, et apparaissait cette fois dans une nouvelle version. L’Admiral, aux prestations luxueuses, perpétuait le succès du fameux modèle d’avant-guerre du même nom. Quant à la Diplomat, elle devenait la nouvelle représentante du haut de gamme Opel. En développant par le haut sa gamme de modèles, Opel devenait le seul constructeur allemand en mesure de proposer aux clients une gamme de produits complète : de la Kadett à la Rekord, aux Kapitän et Admiral jusqu’à la Diplomat, chaque acheteur pouvait trouver le modèle qu’il lui fallait.
Dans cette catégorie luxe, la hiérarchie des modèles était dictée par l’équipement et la taille du moteur. La Kapitän était la seule voiture de la série offrant une banquette à l’avant, lui permettant d’afficher six places sur la carte grise, tandis que les deux autres modèles s’équipaient de deux sièges individuels à l’avant.
La Kapitän et l’Admiral recevaient un moteur bien connu, le six-cylindres 2,6 litres de 100 ch, moteur qui se distinguait par la présence pour la première fois de poussoirs hydrauliques qui réduisaient l’entretien. Autre nouveauté technique : le montage d’une boîte de vitesses manuelle entièrement synchronisée à quatre rapports, avec levier au volant. Moyennant supplément, on pouvait obtenir un changement de vitesse au plancher, ou encore une transmission automatique à deux rapports. Un système de freinage moderne, à double circuit avec freins à disques à l’avant, était proposé de série.
Le moteur de la Diplomat arrivait en droite ligne des Etats-Unis : le fleuron de cette série était animé par un V8 de 4,6 litres de cylindrée et 190 ch. Alors que la Kapitän et l’Admiral avaient une vitesse de pointe de 155 km/h, la Diplomat revendiquait 200 km/h et une accélération de zéro à 100 km/h en 11 secondes. Luxe, élégance et caractère permettaient à la Diplomat de se distinguer : l’intérieur était douillet grâce à la pose d’une moquette extra-épaisse, à la sellerie velours et au bois véritable ornant le tableau de bord. Quant à l’indicateur de vitesse, son ruban pouvait se dérouler jusqu’à 250 km/h. D’autres détails exclusifs la démarquaient totalement : le toit vinyle, les sièges inclinables, les quatre vitres électriques, les rétroviseurs réglables de l’intérieur et l’éclairage des caves à pieds aux places arrière. La direction tout comme les freins étaient assistés hydrauliquement, et ces équipements étaient offerts de série, tout comme les feux de brouillard.
Extension et modernisation de l’offre Un an après leur première apparition, Opel renforçait encore l’attrait des modèles KAD. Dès le printemps 1965, la Kapitän et l’Admiral étaient disponibles en option avec le moteur V8 de 4,6 litres et la transmission automatique de la Diplomat. La partie châssis bénéficiait de cardans, d’essieux, de roues, de pneus et de freins renforcés, tout cela pour le prix de 14.740 Deutschmarks pour la Kapitän V8 et 15.950 Deutschmarks pour l’Admiral V8, qui conservaient ainsi leur statut : seulement 113 Kapitän et 622 Admiral ont été construites.
Peu de temps après, les versions normales profitaient elles aussi de leur lot d’améliorations. Elles recevaient un moteur de conception totalement nouvelle, un six-cylindres de 2,8 litres avec arbre à cames dans la culasse. Ce six en ligne bien équilibré, silencieux, à course courte, reprenait le système d’arbre à cames logé dans la culasse déjà vu sur le quatre-cylindres présenté en 1965 dans la Rekord B. En version S, le nouveau moteur délivrait 125 ch et permettait à la voiture d’atteindre une vitesse de pointe de 170 km/h. Pour le millésime 1968, une déclinaison plus puissante de 140 ch était également disponible en option.
En 1965, Opel offrait au Deutsches Museum de Munich une version très spéciale de l’Admiral 2.8 S. Fruit de 5.000 heures de travail, le modèle était converti en écorché pédagogique, qui permettait d’avoir une idée de la structure de la voiture et de sa mécanique. L’Admiral venait remplacer au musée le modèle Kapitän exposé depuis 1952. Une Diplomat cabriolet, réalisée par Karmann sur une base de coupé, et une version longue à sept places construite par le carrossier Vogt, ont aussi marqué la série.
Pour les habitués de la classe affaire En juillet 1965, l’offre premium d’Opel s’enrichissait d’un nouveau membre dans une exécution particulièrement élégante. La Diplomat V8 Coupé sortait des chaînes d’assemblage du carrossier Karmann à Osnabrück. Le véhicule le plus exclusif de la gamme était destiné aux « habitués de la classe affaire », selon les publicités. Le rapport qualité/prix en faisait l’une des voitures les plus intéressantes d’Allemagne. Le moteur V8 de 5,4 litres, qui équipait également la Chevrolet Corvette, fut réservé au Coupé jusqu’en septembre 1966. Accouplé à une transmission automatique à deux vitesses « Powerglide » et grâce aux 427 Nm de couple, le V8 de 230 ch permettait au Coupé quatre places de franchir le zéro à 100 km/h en moins de 10 secondes, alors que la vitesse de pointe s’établissait à 206 km/h.
Peu d’autres voitures produites en Allemagne pouvaient se revendiquer plus rapides, et aucune Opel n’était plus chère. La Diplomat Coupé coûtait 25.500 DM, la berline s’affichait à 17.500 DM, et le prix le moins cher de cette gamme était de 6.980 Deutschmarks pour une Opel Rekord. Le cercle des acheteurs fut en conséquence restreint : en 1967, seules 304 Diplomat V8 Coupé sortirent des chaînes d’assemblage de Karmann à Osnabrück. Depuis 1966, la berline pouvait en outre recevoir aussi en option le V8 de 5,4 litres.
Jusqu’au changement de modèle en 1969, 24.249 unités de Kapitän A furent produites, avec les variantes équipées du moteur V8. L’Admiral et l’Admiral A V8 ont également rencontré le succès, avec 55.876 unités produites, tandis que la production de l’exclusive Diplomat quatre portes totalisait 8.508 unités.
La deuxième génération franchit un cap technique En février 1969 Opel faisait progresser de manière significative le segment du haut de gamme en lançant la nouvelle génération de modèles KAD : retravaillés profondément sur le plan du style et de la technique, ils s’imposaient nettement en termes de confort, de sécurité et d’économie. Les Kapitän, Admiral et Diplomat avaient un châssis sophistiqué, de conception complètement nouvelle. La carrosserie et l’habitacle avaient été pensés en fonction de la sécurité passive. En comparaison avec les modèles précédents, la série B des KAD affichait des dimensions plus mesurées, et les moteurs six et huit cylindres montraient moins d’appétit.
Comme avant, c’était la Kapitän qui marquait l’accès à la classe KAD. Son moteur six cylindres en ligne de 2,8 litres à arbre à cames en tête délivrait 132 ch. Juste au-dessus se positionnait l’Admiral, bien équipée, qui disposait de 145 ch en version 2800 S et 165 ch en version plus puissante Admiral 2800 E. L’injection électronique Bosch constituait une innovation et avait été développée spécialement pour le six-cylindres. Moderne, le moteur de 165 ch au fonctionnement soyeux était également disponible sur le haut de gamme Diplomat. Accouplé à une boîte automatique à trois vitesses, le V8 5,4 litres de 230 ch venu de Chevrolet était réservé à la Diplomat, qui atteignait la vitesse de 205 km/h. Ce modèle se distinguait par ses projecteurs et feux arrière verticaux, alors que les Kapitän et Admiral avaient des feux disposés horizontalement.
Offrant toujours une ligne assez imposante, la carrosserie des « Big Three » gagnait toutefois en sobriété en proposant des formes nettes. Elle était aussi plus courte et plus basse que la précédente série de modèles dont la conception avait été largement influencée par les goûts américains. Or, la devise était maintenant d’être « européen, avec une ligne fonctionnelle et une technologie moderne ».
Moteurs exceptés, la nouvelle série KAD était de conception entièrement nouvelle. La structure de la carrosserie et de l’habitacle étaient développées en fonction de la sécurité passive. L’essieu arrière innovait en étant désormais suspendu sur des ressorts hélicoïdaux, et en adoptant une géométrie De Dion. C’était l’évolution la plus importante côté châssis. Après son essai, le célèbre journaliste automobile Fritz B. Busch résuma ainsi les qualités de ce nouveau modèle de prestige : « Opel s’est surpassé avec ce modèle. Moteur, châssis, direction et freinage sont parmi les meilleurs que j’aie jamais rencontrés. »
Un an après le début de la deuxième génération des KAD, Opel rationalisait la gamme de modèles. En avril 1970, la Kapitän était abandonnée et remplacé par l’Admiral N. L’offre Diplomat, en revanche, s’enrichissait : une version longue du modèle phare d’Opel était lancée en août 1973 à l’intention des cadres supérieurs, ministres et chefs d’Etat. L’empattement s’allongeait de 150 millimètres et les passagers arrière tiraient tout le bénéficie de l’espace supplémentaire.
Une seule carrosserie, mais de multiples déclinaisons Des carrossiers comme Karmann et Vogt ont produit des versions spéciales en partant des bases KAD Travaillant en sous-traitance pour Karmann, le spécialiste italien Fissore de Turin a converti en 1970 quatre modèles de Diplomat 2.8 E en berlines découvrables avec un pavillon ouvert et des encadrements de vitres fixes. Jusqu’à l’été 1979, les cabriolets Diplomat ont été utilisés comme navettes de prestige lors d’événements majeurs pour transporter athlètes de renom, acteurs, hommes politiques et autres célébrités.
L’entreprise Vogt de Bad Neuenahr a adopté une approche différente. A la demande de la seconde chaîne de télévision du service public allemand ZDF, le carrossier spécialisé a converti divers modèles d’Admiral et de Diplomat en véhicules télé rapides et spacieux. Grâce à leur grand coffre, ces unités pouvaient facilement transporter tout l’équipement de télévision requis, même le plus encombrant.
Mais il est possible que la Diplomat la plus intéressante qu’Opel ait commercialisée soit un coupé sportif. En 1973, l’ancien pilote Erich Bitter présentait la Diplomat CD, calquée sur le prototype CD (Coupé Diplomat) développé par Opel pour le Salon de l’Automobile de Francfort 1969. La carrosserie de cette 2+2 avait été dessinée par Bitter en collaboration avec le centre de Design Opel. Construit par Baur à Stuttgart, le coupé de luxe était basé sur une Diplomat B.
Après une brillante carrière au sommet du monde automobile, le terme arrivait en juillet 1977 pour la série B des « Big Three », après que ce soient vendues 11.017 Kapitän, 31.827 Admiral et 18.725 Diplomat. En 1978, les modèles de prestige d’Opel destinés à la classe affaires étaient remplacés par les Senator et Monza, de conception entièrement nouvelle.
Source : Communiqué de Presse Media Opel (du jeudi 20 mars 2014)
Opel Kapitan 1964 Opel Diplomat A 1964-1968Opel Diplomat A Coupe 1965-1967Opel Kapitän B 1969-1970Opel Admiral B 1969-19771973 - Bitter CD sur base d'opel Diplomat B