Célébrations des 60 ans d’Alpine à Dieppe : le rassemblement de tous les records - Jeudi 10 Septembre 2015 • L’AAA (Association des Anciens d’Alpine) réunit les passionnés de la marque les 11, 12, 13 septembre 2015 à Dieppe pour un rassemblement d’une ampleur inégalée à l’occasion des 60 ans d’Alpine.
• Alpine est présent en force aux côtés des anciens pour souffler, en famille, les soixante bougies de la marque créée en 1955 par Jean Rédélé. Les équipes projet du A fléché menées par Bernard Ollivier ainsi que l’équipe Signatech-Alpine de Philippe Sinault et ses pilotes se joignent à la fête, apportant avec elles le concept-car Alpine Vision Gran Turismo, le show-car Alpine Célébration et l’A450B de compétition.
• Plus de 750 Alpine et leurs équipages et des milliers de visiteurs sont attendus venant de toute l’Europe. La présence de nombreux pilotes liés à Alpine, des origines à aujourd’hui, un programme riche et des animations éclectiques, le rassemblement 2015 s’annonce comme celui de tous les records, qu’il s’agisse de participation, de spectacle ou d’émotion.
ALPINE AUX CÔTÉS DE SES ANCIENSDepuis 2012, Alpine connaît une période d’effervescence, de passion et de créativité. Ravivé par l’anniversaire des 50 ans de la Berlinette et matérialisé par la spectaculaire A110-50, le renouveau d’Alpine a d’abord pris la forme d’un retour victorieux en compétition avec l’A450 dès 2013, de nouveau transformé en 2014 avec un deuxième titre de Champion d’Europe d’endurance.
L’année 2015 constitue une étape marquante de cette période fertile avec les célébrations associées aux 60 ans de la marque de Jean Rédélé et le feu d’artifice de créativité qui les accompagne.
Ce week-end, organisé par ses anciens, donne à Alpine l’occasion de partager cette ferveur avec tous les membres de la famille au complet.
Et beaucoup vont découvrir à Dieppe, en grandeur nature, les voitures uniques qui auront marqué cette année :
- l’Alpine Vision Gran Turismo, concept-car virtuel réalisé à l’échelle 1,
- l’Alpine Célébration arborant une nouvelle livrée dieppoise,
- et bien sûr l’A450-B en campagne, pour la première fois, en championnat du monde d’endurance (WEC).
Pour Bernard Ollivier, PDG de la Société des Automobiles Alpine, ce week-end dédié à la saga Alpine restera gravé dans les mémoires :
« Organiser le plus grand rassemblement de passionnés d’Alpine, à Dieppe, pour les 60 ans de la marque, représente assurément un challenge colossal. Ce challenge, les équipes bénévoles des anciens d’Alpine se sont mobilisées, avec le support de leurs partenaires, de la ville de Dieppe, de l’agglomération Dieppe Maritime, du département et de la région pour le réussir avec éclat. Que de préparatifs minutieux, que de défis logistiques relevés pour nous permettre de vivre un week-end inoubliable. Un week-end sous le signe de l’échange, de la convivialité et de la passion. Un week-end 100% Alpine !
Ce travail impressionnant, la mobilisation des nombreux clubs Alpine de par le monde, la participation massive d’amateurs venus avec leur voiture de toute l’Europe et même de certains pays lointains ainsi que la communion avec les dizaines de milliers de spectateurs attendus me touchent particulièrement. Tout comme me touche la présence des équipes de tous les métiers ayant écrit, ou ravivant aujourd’hui, la légende Alpine. J’attire l’attention de tous sur la réunion exceptionnelle des pilotes de toutes générations, associés à la marque en rallye, en endurance et en monoplace et qui forment un plateau unique qu’il sera difficile de rééditer. C’est pourquoi, je remercie avec émotion toutes celles et ceux qui ont rendu possible cette édition 2015 : une édition à la hauteur exceptionnelle de l’anniversaire célébré. Ils prouvent que la flamme Alpine brille et n’a jamais cessé de le faire, en particulier grâce à ses anciens. »
Bernard Ollivier, PDG de la Société des Automobiles AlpineANIMATIONS ET TEMPS FORTS DU WEEK-END - www.retroalpine.com Pour tous, exposants comme visiteurs, le pôle d’attraction et le point de ralliement du week-end sera le grand village Alpine situé sur la pelouse du front de mer et entouré du parc de véhicules des participants.
Au sein du grand chapiteau, l’exposition des modèles emblématiques de la marque et renseignera chacun sur l’histoire riche d’Alpine. À proximité, un espace entièrement dédié aux marchands et à la presse spécialisée donnera aux visiteurs l’occasion de parfaire leur culture et de dénicher les pièces et les miniatures de leur marque préférée.
Les simulateurs de conduite Gran Turismo permettront aux visiteurs de prendre virtuellement le volant de l’Alpine Vision Gran Turismo. Ces simulateurs donneront lieu à un concours entre les visiteurs et à une animation spéciale pour les trois pilotes de l’équipe Signatech-Alpine, Paul-Loup Chatin, Nelson Panciatici et Vincent Capillaire. Ces derniers se défieront pour réaliser le meilleur temps sur un même circuit. Au vainqueur reviendra l’honneur d’ouvrir la parade géante des véhicules à travers Dieppe au volant de l’Alpine Célébration. Une parade hommage à Jean Rédélé qui constituera l’un des temps forts et marquants du week-end.
Tous les pilotes Alpine emblématiques s’étant illustrés dans toutes les disciplines de la compétition auront du reste l’occasion de témoigner leur attachement à la grande famille Alpine, en partageant leurs anecdotes avec le public au micro du podium dédié aux interviews.
Sur le stand de l’AAA (Amicale des Anciens d’Alpine) les visiteurs pourront découvrir l’ouvrage historique « 60 ans d’Alpine à Dieppe 1955-2015 » avec son auteur Louis Granon qui signera le tome 1 dédié à la compétition. Les anciens présenteront de leur côté la brochure spécialement éditée pour l’occasion.
Cinq parcours de rallyes touristiques donneront l’occasion aux participants de « se dégourdir les jantes » en allant à la rencontre des lieux emblématiques de la région et des personnes qui les animent avec passion.
Enfin la soirée de gala organisée le 12 septembre à Saint Nicolas d’Aliermont réunira pas moins de 900 personnes en présence notamment de Bernard Ollivier PDG de la Société des Automobiles Alpine, de Philippe Sinault Team Manager de Signatech Alpine, de tous les pilotes et des équipes en charge du développement, de la fabrication et de la promotion d’Alpine.
CHRONOLOGIE DE LA « SAGA ALPINE » organisée par l’AAAVendredi 11 septembre• 14h00 - 18h30 : Accueil participants. Mise en place des véhicules sur parcs d’exposition
• 14h30 - 18h30 : Libre accès au ‟Village Alpine”, parcs d’exposition et animations
• 18h00 : Inauguration officielle en présence des autorités
• 19h30 : Navette pour St Nicolas
• 20h00 : Dîner à St Nicolas
Samedi 12 septembre• 7h00 - 11h00 : Accueil derniers arrivants - Formation du parc ‟statique”
• 7h30 - 9h00 : Départs des différents rallyes touristiques
• 9h00 - 18h30 : Libre accès au ‟Village Alpine”, parcs d’exposition et animations
• 15h00 - 17h00 : Retour des rallyes et formation du parc ‟dynamique”
• 17h00 : Remise de trophées aux pilotes
• 19h30 : Navettes pour St Nicolas
• 20h00 : ‟Soirée Saga” à St Nicolas en présence de J. Cheinisse Président d’honneur de l’AAA - Ancien Directeur Sce Compétition Alpine
Dimanche 13 septembre• 10h00 - 18h00 : Libre accès au ‟Village Alpine”, parcs d’exposition et animations
• 10h00 - 10h30 : Départ des trois parades vers les quartiers de Dieppe
• 10h30 - Départ de la parade ‟Alpine Célébration” vers le centre-ville
• 10h30 - 11h15 : Traversée de l’usine Alpine
• 11h30 : Dépôt de gerbe au mémorial Jean Rédélé
IL Y A SOIXANTE ANS… LA NAISSANCE D’ALPINEAvec le recul, la destinée de Jean Rédélé paraît évidente. Bercé dès son plus jeune âge dans un univers où automobile, compétition et Renault étaient les maîtres-mots, il s’est aussi démarqué par une vision avant-gardiste de la technologie et du commerce.
Né le 17 mai 1922, Jean est le fils aîné d’Émile Rédélé, concessionnaire Renault à Dieppe après avoir été le mécanicien attitré de Ferenc Szisz, premier « pilote d’usine » de la Marque au début du siècle. Dès la fin de ses études à HEC, Jean est remarqué par la direction générale de Renault pour ses idées commerciales novatrices. À seulement 24 ans, il devient le plus jeune concessionnaire de France en prenant la suite de son père.
Considérant que « la course est le meilleur banc d’essai pour les modèles de série et que la victoire est le meilleur argument de vente », Jean Rédélé participe à ses premières compétitions à l’âge de 28 ans. Après un coup d’essai au Rallye Monte-Carlo 1950, il remporte le tout premier Rallye de Dieppe au volant de la nouvelle 4CV, face à des modèles bien plus puissants ! Ce succès au retentissement national conduit Renault à lui fournir une 4CV ‘1063’ – la version spéciale course – pour la saison suivante. Tout en décrochant de nouveaux succès, Jean Rédélé cherche à améliorer les performances de son bolide. Sa quête le mène jusqu’en Italie, chez Giovanni Michelotti. Il lui commande une 4CV Spéciale Sport, caractérisée par une carrosserie en aluminium bien plus aérodynamique que le modèle d’origine. Au fil du temps, cette collaboration entre le rallyman français et le styliste italien donnera naissance à trois exemplaires uniques.
En attendant la livraison de sa nouvelle arme, Rédélé poursuit sa carrière au volant de la ‘1063’. Concessionnaire Renault à Paris et Etampes, son ami Louis Pons devient son équipier. Toujours en quête de performances, le duo finance le développement d’une boîte de vitesses à cinq rapports, conçue par André-Georges Claude. Cet artifice leur permet notamment de remporter leur catégorie aux Mille Miglia, cette fameuse course entre Brescia et Rome.
La trajectoire de Jean Rédélé passe ensuite par les 24 Heures du Mans ou le Tour de France Automobile. En 1953, il touche enfin sa 4CV ‘Spéciale’. Pour sa première sortie, il remporte le 4e Rallye de Dieppe devant deux Jaguar et une Porsche ! L’année suivante, l’équipage Rédélé / Pons décroche une troisième victoire de catégorie aux Mille Miglia, puis remporte la Coupe des Alpes. « C’est en sillonnant les Alpes à bord de ma 4CV que je me suis le plus amusé. J’ai donc décidé d’appeler mes futures voitures ‘Alpine’, pour que mes clients retrouvent ce plaisir », dira-t-il plus tard.
Car l’idée de créer sa propre marque taraude l’esprit de Jean Rédélé. C’est son beau-père qui l’aide à franchir le pas. Notamment propriétaire du Grand Garage de la Place de Clichy, situé rue Forest, Charles Escoffier est un des plus importants concessionnaires Renault de l’époque. En demandant à son gendre de l’aider à développer et commercialiser une série de ‘coaches’ déjà commandés chez Gessalin & Chappe, il le conduit à créer la « Société des Automobiles Alpine », le 25 juin 1955.
A106 : LE DÉBUT D’UNE FORMIDABLE ÉPOPÉEEn imaginant ses futures automobiles, Jean Rédélé voulait s’appuyer des principes élémentaires : une mécanique simple mais compétitive, utilisant un maximum de pièces de série et recouverte d’une carrosserie légère et attrayante. D’un certain point de vue, le coach imaginé par Charles Escoffier respecte ces prérequis… même si Jean Rédélé n’en assume pas vraiment la paternité !
Dessiné par Jean Gessalin et construit par les frères Chappe, le premier prototype est présenté par Charles Escoffier au comité directeur de Renault en février 1955. Une fois l’homologation validée, Jean Rédélé impose quelques modifications, issues des 4CV développées avec Michelotti. Le coach prend la dénomination A106 : A comme Alpine et 106 en référence au nom de code 1062 de la 4CV, qui sert de banque d’organes.
Début juillet, trois exemplaires de l’Alpine A106 aux couleurs du drapeau français – une bleue, une blanche et une rouge – paradent dans la cour du siège de la Régie Renault, à Boulogne-Billancourt. Même s’il n’affectionne pas particulièrement la ligne de la première Alpine, Jean Rédélé n’en est pas moins fier d’être devenu un constructeur automobile à part entière.
Mécaniquement, l’Alpine A106 conserve le châssis et les trains roulants de la 4CV. Le moteur à quatre cylindres en ligne de 747 cm3 est proposé en deux versions de 21 ch. et 38 ch. Cette première Alpine se distingue avant tout par une carrosserie en polyester, collée au châssis d’origine de la 4CV.
En option, il est possible d’équiper l’A106 de la boîte de vitesses à cinq rapports ‘Claude’, ou de la suspension ‘Mille Miles’ constituée de quatre amortisseurs à l’arrière.
Fidèle à ses principes d’amélioration continue – à une époque où le kaizen n’est pas encore entré dans le vocabulaire de l’industrie automobile – Jean Rédélé cherche sans cesse à faire progresser l’A106. Lassé des réticences de Chappe & Gessalin à faire évoluer l’A106, le Dieppois finit par ouvrir sa propre structure industrielle : RDL. Cette prise d’indépendance se traduit par le lancement d’une version cabriolet, dessinée par Michelotti et présentée au Salon de Paris 1956. Une troisième variante est lancée en 1958 : l’A106 ‘Coupé Sport’. Il s’agit en fait d’un cabriolet sur lequel est soudé un hard-top !
Avec 251 exemplaires produits entre 1955 et 1960, l’A106 a permis à Jean Rédélé d’installer son entreprise. Mais il ne s’agit que d’une première étape…
A108 : LA PREMIÈRE BERLINETTEFaut-il parler de l’A108 ou des A108 ? Les variantes de carrosseries et de configurations sont telles qu’il est difficile de schématiser l’histoire d’un modèle produit à 236 exemplaires entre 1958 et 1965.
L’appellation A108 apparaît au Salon de Paris 1957. Les carrosseries du coach A106 – produit par Chappe & Gessalin – et du cabriolet RDL sont d’abord conservées, car c’est sous le capot que s’opère la métamorphose : le moteur de la 4CV est remplacé par le 845 cm3 « Ventoux » de la Dauphine. Au fil des évolutions, il sera possible d’opter pour un bloc réalésé à 904 cm3 et préparé par Marc Mignotet, ou pour le moteur de la Dauphine Gordini (998 cm3).
Le style évolue aussi, à partir d’une variante de l’A106 dessinée par Philippe Charles, un jeune dessinateur de 17 ans ! En partant du cabriolet dessiné par Michelotti, il recouvre les phares d’une bulle de plexiglas, et prolonge l’arrière pour obtenir une ligne plus élancée. Baptisée ‘berlinette’, cette voiture est alignée au Tour de France Automobile 1960 pour deux équipages, Féret et Michy, par Jean Rédélé. Le succès d’estime est tel que ce nouveau visage s’impose rapidement sur les cabriolets et coupés-sport produits par RDL.
Un autre virage important est pris en 1961, avec la généralisation du châssis-poutre sur tous les modèles. Cette architecture est basée sur une robuste poutre centrale, sur laquelle sont rapportées des traverses latérales supportant des berceaux avant et arrière. Améliorant la rigidité et la légèreté, cette innovation constitue la clé des qualités routières des Alpine à travers les générations.
WILLYS-INTERLAGOS : L’EXEMPLE D’UNE POLITIQUE D’EXPORTATION INNOVANTEConscient qu’un développement international peut lui apporter des relais de croissance, Jean Rédélé se heurte à un manque de moyens, qui ne lui permet pas de créer et développer un réseau d’export traditionnel. Il choisit une autre voie en proposant à des partenaires industriels de fabriquer ses automobiles sous licence.
Il faut dire que les Alpine sont relativement faciles à assembler, y compris par du personnel non qualifié. Elles sont aussi réputées pour leur fiabilité, puisque leur mécanique provient de la banque d’organes Renault.
Après un échec en Belgique – moins de 50 exemplaires de l’A106 seront fabriqués par l’industriel Small – c’est au Brésil que Rédélé trouve un débouché. La société Willys-Overland, qui fabrique déjà des Dauphine sous licence Renault, lance une production à partir des outillages fournis par l’usine de Dieppe. À partir de 1960, l’usine de Sao Paulo livre les Interlagos, du nom du célèbre circuit brésilien. De prime abord, seul un œil exercé peut distinguer une Interlagos de sa sœur-jumelle Alpine A108.
Le partenariat se poursuit avec l’A110. Au total, un millier de berlinettes et cabriolets sont produits jusqu’en 1966.
Comme en France, ces Alpine d’outre-Atlantique se montrent à l’aise en compétition, notamment dans les courses d’endurance comme les Mil Milhas. C’est après avoir débuté leur carrière sur des Interlagos que Carlos Pace, Emerson et Wilson Fittipaldi rejoignent l’Europe pour gravir les marches jusqu’à la Formule 1.
Cette collaboration sert de modèle à d’autres accords au Mexique (Dinalpin), en Espagne (Fasa) et en Bulgarie (Bulgaralpine). Ainsi, près de 15% des Alpine ont été fabriquées sous licence à l’étranger.
A110 : TOUT SIMPLEMENT MYTHIQUEEn apportant l’identité visuelle de Philippe Charles et l’architecture à châssis-poutre, l’A108 pose les bases de l’A110, qui apparait en 1962. Après la 4CV pour l’A106 et la Dauphine pour l’A108, c’est la Renault 8 qui sert de banque d’organes à la dernière création de Jean Rédélé.
Étroites depuis le premier jour, les relations avec Renault se renforcent un peu plus lorsque la Régie charge la marque de représenter ses intérêts en compétition. À partir de 1967, toutes les voitures produites portent la dénomination officielle Alpine-Renault.
Portée par les succès de la marque en rallye, la Berlinette devient un grand succès commercial. Pour répondre à une demande croissante, Alpine doit alors adapter son outil industriel, avec une production dispatchée entre l’atelier de l’avenue Pasteur, l’usine historique de Dieppe et la nouvelle unité installée à Thiron-Gardais (Eure-et-Loir).
Au fil des millésimes, l’A110 évolue régulièrement. Le moteur de 1108 cm3 passe successivement à 1255, 1296, 1565 et 1605 cm3. Les modifications esthétiques sont mineures, mais nombreuses : calandre quatre phares, ailes élargies, radiateur avant, jupe arrière démontable… En 1977, la production s’achève avec la 1600SX, équipée d’un moteur 1647 cm3.
DE LA BERLINETTE AU GRAND TOURISMEDessinée selon les instructions de Jean Rédélé, l’Alpine A310 doit permettre à la marque de capitaliser sur le succès de la Berlinette. Las, la crise pétrolière de 1973 met un coup d’arrêt au cercle vertueux et les ventes chutent sensiblement. Peu à peu, Alpine remonte la pente en faisant évoluer son modèle : alimentation par injection en 1974, montage du moteur V6 PRV en 1976, train arrière de R5 Turbo en 1981…
En 1985, la nouvelle GTA entre en scène. Avec ce modèle, Alpine s’éloigne un peu plus du concept spartiate de la berlinette pour basculer dans le monde du Grand Tourisme. Dans sa version ultime avec le moteur V6 Turbo, la GTA développe 200 ch, ce qui lui vaut le qualificatif d’avion de chasse de la route !
En 1990, l’A610 fait son apparition au catalogue avec un V6 Turbo de 2963 cm3. Malgré ses qualités routières et son comportement dynamique salués par la presse, ce modèle peine à trouver son public et il disparaît en 1995.
Après l’arrêt de la production de l’A610, l’usine de Dieppe poursuit son activité avec les nombreux modèles sportifs de Renault Sport, des R5 Turbo aux Clio R.S. en passant par les Spider Renault Sport ou Clio V6 comme elle l’avait fait déjà avec les Renault 5 Alpine. Aujourd’hui, ce site historique – qui a toujours conservé le logo Alpine sur son fronton – est au cœur de la renaissance de la marque.
LE RENOUVEAU D’ALPINESouvent évoquée, ardemment souhaitée par les passionnés depuis près de vingt ans, la relance d’Alpine doit trouver un contexte favorable pour s’initier.
La révélation du concept-car Alpine A110-50, à l’occasion du 50e anniversaire de la Berlinette en 2012, était une étape permettant de vérifier que la flamme n’est pas éteinte.
Le 5 novembre 2012, Carlos Ghosn annonce officiellement la renaissance d’Alpine, et le début de la conception d’une ‘Berlinette du XXIe siècle’ à l’horizon 2016.
Lorsqu’une équipe de cinq A110 est engagée au Rallye Monte-Carlo Historique 2013, 40 ans après le triplé historique de 1973, l’enthousiasme soulevé est tel qu’il n’est plus possible de reculer !
Dirigée par Bernard Ollivier, la Société des Automobiles Alpine planche actuellement sur la « Berlinette du XXIe siècle ». Le concept général et le style sont d’ores et déjà figés, et le travail se poursuit actuellement avec la conception pièce à pièce, le maquettage et l’industrialisation. À cet effet, l’usine de Dieppe bénéficie d’importants investissements, tandis que des prototypes anonymes circulent pour tester les différentes solutions technologiques.
En attendant la présentation de ce nouveau modèle, Alpine fait honneur à son image de compétiteur avec un engagement couronné de succès en Championnat d’Europe d’Endurance et, depuis 2015, en WEC (World Endurance Championship) avec en point d’orgue les 24 Heures du Mans.
En 2015, Alpine crée aussi l’événement en dehors du cadre de la compétition en présentant successivement deux shows-cars majeurs.
- Alpine Vision Gran Turismo : héroïne du jeu vidéo éponyme, elle exprime toute la passion Alpine en mélangeant sportivité et modernité. Alpine Vision Gran Turismo projette, de façon originale, le « A fléché » dans une nouvelle dimension.
- Alpine Célébration : son nom ne laisse planer aucun doute, ce show-car a été spécialement conçu pour fêter le 60ème anniversaire de la marque fondée par Jean Rédélé. Reprenant les codes stylistiques des voitures emblématiques de son histoire, Alpine Célébration rappelle l’ADN issu de la compétition et s’associe à l’évènement légendaire des 24 Heures du Mans puis au Festival of Speed de Goodwood pour créer la surprise et l’émotion.
ALPINE VISION GRAN TURISMOFruit de l’imagination des designers et des ingénieurs chargés du développement de la Berlinette du XXIe siècle, Alpine Vision Gran Turismo a fait son entrée dans les foyers du monde entier en mars 2015. Chaque possesseur du jeu Gran Turismo 6 peut télécharger ce modèle virtuel et se retrouver aux commandes de la plus incroyable des Alpine. Pour la beauté du geste et le plaisir des yeux, ce concept-car a également été produit sous la forme d’un exemplaire à l’échelle 1.
L’histoire débute en juillet 2013, lorsque le studio Polyphony Digital Inc. – en charge du développement du jeu PlayStation® Gran Turismo – propose à Alpine de relever un défi en concevant une voiture virtuelle. De part et d’autre de la table, enthousiasme et passion se font écho. Aussitôt, les équipes d’Alpine s’investissent avec la même rigueur que pour le développement du futur modèle de série.
À l’issue d’un concours interne impliquant une quinzaine de designers, le projet soumis par Victor Sfiazof est retenu : « Il s’agit d’une authentique voiture de sport, célébrant le plaisir de pilotage et la passion automobile. Les clins d’œil au passé, au présent et au futur sont multiples. Le choix d’une configuration ‘barquette’ est directement issu de l’Alpine A450 engagée aux 24 Heures du Mans. À l’avant, l’inspiration vient plutôt de l’A110. Les dérives verticales arrière font davantage référence aux A210 et A220 ; elles donnent beaucoup d’élégance à la ligne. Etant passionné d’aéronautique, j’ai aussi cherché à inclure des éléments de cet univers. Ainsi, les aérofreins apportent un côté encore plus technologique à la vue arrière. Ce modèle exclusif intègre également des clins d’œil à la future Alpine, mais nous ne pouvons pas en dire plus ! »
La découverte d’Alpine Vision Gran Turismo commence avec la face avant, qui évoque effectivement l’A110. Le capot plongeant en forme de V est rehaussé d’une nervure qui court sur l’axe de symétrie de la voiture. Autre clin d’œil aux années 60, les feux à LED en forme de X rappellent les croix de chatterton noir, qui protégeaient les phares additionnels des Berlinette de rallye. Ces références au passé s’harmonisent avec un aérodynamisme très actuel : un splitter dirige le flux d’air de chaque côté de la coque, dévoilant ainsi les triangles de suspension.
Le profil provoque de nouveaux frissons. L’air débouchant derrière les roues avant est canalisé dans de larges prises d’air, qui soulignent la forme resserrée de la coque. Participant à l’harmonie générale, les longues dérives latérales arrière évoquent quant à elles les A210 et A220 ayant brillé aux 24 Heures du Mans.
L’attrait de la ligne d’Alpine Vision Gran Turismo provient également de son habitacle ouvert. Le pilote est placé à droite, une architecture typique en sport-prototype dans la mesure où la majorité des circuits tournent dans le sens horaire.
La vue depuis l’arrière – la plus prisée des gamers – constitue le bouquet final du design d’Alpine Vision Gran Turismo. Le fond plat débouche avec une forme d’ogive, tandis qu’un aileron inférieur relie les passages de roue à la poupe de la coque. Comme à l’avant, la carrosserie laisse apparaître les doubles triangles de suspension. Les attributs les plus marquants de l’Alpine Vision Gran Turismo se manifestent au freinage. Intégrés au profil de la queue, des aérofreins actionnés par des vérins hydrauliques se déploient en un éclair, dévoilant également les feux-stops !
L’Alpine Vision Gran Turismo a beau être virtuelle, elle se devait d’adopter un comportement routier digne de ses glorieuses devancières. Terry Baillon, ingénieur simulation et mise au point châssis du futur modèle, s’est donc penché sur ce véhicule comme s’il devait un jour fouler l’asphalte : « Nous avons déterminé dès le début du projet les cibles de performance et de comportement de cette Alpine Vision Gran Turismo. Nous les avons ensuite transcrites en caractéristiques techniques, l’objectif étant que le comportement final dans le jeu soit en phase avec ce que nous avions imaginé au départ. Nous avons utilisé nos propres logiciels pour le développement, avant d’envoyer nos données à Polyphony Digital pour qu’ils modélisent le véhicule dans le jeu vidéo. »
Face à l’écran, volant ou manette PlayStation Dual Shock® en main, de longues séances d’essais ont été nécessaires pour affiner les réglages de la voiture. À la frontière entre l’Alpine A450 de compétition et la Berlinette du XXIe siècle, Alpine Vision Gran Turismo laisse paraître quelques traits de comportement du futur modèle de série, tout en proposant des caractéristiques propres aux prototypes engagés au Mans. Puisqu’il s’agit d’une vraie Alpine, l’accent a été porté sur l’agilité, la vivacité et le plaisir procuré au pilote !
SHOW-CAR ALPINE CÉLÉBRATION DIEPPEVoiture de sport compacte inspirée par l’univers Alpine né de la compétition, l’Alpine Célébration présentée ici dans sa livrée Dieppe est un coupé deux places aux lignes fluides et épurées. Le bleu intense de la carrosserie rappelle celui du prototype Alpine qui a fait un retour gagnant en Endurance en 2013 tandis que sa décoration inédite, créée spécifiquement pour le rassemblement de Dieppe, lance un clin d’œil appuyé à la campagne victorieuse en rallye de l’A110 couronnée championne du monde en 1973.
Avec modernité, l’Alpine Célébration Dieppe fait revivre les attributs intemporels du style Alpine : silhouette basse, capot plongeant et nervuré, flancs creusés, lunette arrière caractéristique, ainsi que d’autres détails qui ne sont pas sans rappeler ceux de l’A110 et d’autres modèles qui ont marqué la glorieuse histoire d’Alpine.
Pas besoin d’artifices pour affirmer sa présence, la beauté de l’Alpine Célébration Dieppe réside dans sa sobriété. Soucieux de son élégance malgré la frugalité et le dépouillement dictés par la recherche de l’efficacité, le show-car Alpine Célébration Dieppe en dit beaucoup sur l’histoire d’Alpine. S’il synthétise un style et des valeurs familières, il les intègre dans une approche moderne. Des touches de carbone mettent en valeur les éléments les plus techniques de la carrosserie, comme le spoiler, les bas de caisses latéraux, le diffuseur, les entrées d’air arrière et les rétroviseurs.
Les emplacements des doubles optiques masquées et les feux ronds centraux barrés d’une croix blanche évoqueront auprès des passionnés les bandes adhésives autrefois apposées sur les phares des véhicules de course ; une astuce pour préserver leur intégrité en cas de casse.
Le spoiler, encadrant une face avant suggestive, donne l’impression visuelle de sustentation, alors que l’efficacité est soulignée par des bas de caisses latéraux aux traits rectilignes et acérés. Les rétroviseurs extérieurs, dotés d’un fin miroir flottant au-dessus de son cadre pour accroître la dynamique, évoquent la légèreté et l’efficacité aérodynamique. Le célèbre « A » fléché orne la grille d’entrée d’air, les flancs, les ailes avant et le pavillon.
Le dessin des jantes rappelle celui des A110 et A310 très en vogue dans les années 1970. Elles laissent entrevoir des disques de freins avant généreux et des étriers de frein orange. En leur centre, un moyeu d’aluminium conçu comme une pièce de fonderie, contribue au design général.
L’arrière très athlétique accueille des entrées d’air sur les custodes pour favoriser le refroidissement du moteur. Le cache moteur, visible à travers les persiennes de la lunette arrière – confirme la position centrale arrière du bloc moteur.
Au-dessus des passages de roue, les écopes guident le flux aérodynamique dans un style typiquement Alpine. La face arrière du véhicule se caractérise par un proéminent diffuseur intégrant un feu central, encadré par deux sorties d’échappement en inox brossé. La démarche consistant à valoriser les éléments structurels de la voiture plutôt que de les masquer est omniprésente et induit légèreté, agilité et performances.
Cela dit, l’objet de la présentation de l’Alpine Célébration Dieppe réside dans son design, tout en courbes sensuelles, qui évoque à lui seul le plaisir de conduire à la française.
LA COMPÉTITION, FIL ROUGE DE L’HISTOIRE D’ALPINECréée par un pilote émérite, Alpine est une marque dont l’histoire est jalonnée de succès en compétition, du Rallye Monte-Carlo aux 24 Heures du Mans !
Même si le tempérament du coach A106 n’est pas vraiment celui d’une voiture de course, des pilotes du calibre de Jacques Féret ou Jean Vinatier se chargent de lui offrir un palmarès honorable, sans oublier, bien-sûr, la brillante seconde place de catégorie obtenue par Jean Rédélé, lui-même lors des Mille Miglia 1955. C’est aussi grâce à la compétition que l’A108 évolue tout en posant les bases de l’A110.
Dès 1963, Alpine s’engage aux 24 Heures du Mans, en visant les « indices de performance » ou les « indices de rendement énergétique » plutôt que la victoire absolue. Avec leurs petits moteurs Gordini, les Alpine brillent par leur efficacité aérodynamique. Deux victoires viennent ponctuer cet engagement, en 1964 avec la M64 de Morrogh / Delageneste et en 1966 avec l’A210 de Cheinisse / Delageneste complétées brillamment par deux triplés à l’indice énergétique en 1966 et 1968.
Le nom d’Alpine est aussi inscrit sur les palmarès de monoplace, avec un titre de Champion de France de F3 pour Henri Grandsire en 1964. Quelques années plus tard, Patrick Depailler (1971) et Michel Leclère (1972) obtiennent le même résultat.
En rallye, la Berlinette A110 ne tarde pas à devenir une arme absolue. En 1968, Gérard Larousse passe tout près de la victoire au Monte-Carlo. Mais c’est l’équipe des ‘Mousquetaires’ qui apporte au constructeur dieppois ses lettres de noblesse. Jacques Cheinisse, devenu directeur sportif d’Alpine-Renault, réunit une formation de rêve, composée de Jean-Pierre Nicolas, Jean-Claude Andruet, Bernard Darniche et Jean-Luc Thérier. D’autres pilotes viennent renforcer ce quatuor, à l’instar d’Ove Andersson qui remporte le Monte-Carlo en 1971.
En 1973, l’équipe Alpine-Renault se met en quête du tout premier titre de Champion du Monde des Rallyes de l’histoire ! La saison débute en fanfare, avec un triplé Andruet / Andersson / Nicolas au Monte-Carlo. Sur treize manches, la Berlinette s’impose à six reprises et sur tous les terrains : Monte-Carlo (Andruet), Portugal (Thérier), Maroc (Darniche), Acropole (Thérier), Sanremo (Thérier) et Tour de Corse (Nicolas). Ce dernier rallye s’achève en apothéose avec un nouveau triplé, qui conclut une incroyable épopée ! Avec la manière, Alpine-Renault devient Champion du Monde, devant Fiat Abarth et Ford.
Cette saison 1973 marque également la relance du programme Endurance, mis en sommeil après les déboires des A220 à la fin des années 60. Cette fois, c’est la plus haute marche du podium qui est en ligne de mire. Année après année, la Marque se rapproche de la consécration, atteinte en 1978, lorsque Jean-Pierre Jaussaud et Didier Pironi s’imposent sur l’Alpine Renault A442-B, l’A442 de Guy Fréquelin et Jean Ragnotti terminant quant à elle 4ème ! L’objectif étant atteint, Renault peut bifurquer vers la Formule 1 avec le moteur V6 1500 cm3 turbo.
L’Alpine A310 connaît elle aussi de belles heures, avec des succès à mettre à l’actif de Jean Ragnotti, Bruno Saby, Jean-Pierre Beltoise (tous trois Champions de France de Rallycross de 1977 à 1979) et Guy Fréquelin (Champion de France des Rallyes 1977). Après l’organisation de l’Alpine Europa Cup – disputée en ouverture des Grands Prix de Formule 1 avec des GTA – l’activité compétition de la Marque est mise en sommeil en 1988.
Fin 2012, quand la renaissance d’Alpine est annoncée, le retour en compétition est aussitôt envisagé. En nouant un partenariat avec l’équipe Signatech, Alpine s’engage en Championnat d’Europe d’Endurance (ELMS) et aux 24 Heures du Mans. Dès la première saison, en 2013, l’A450 remporte le titre européen. L’équipe Signatech-Alpine conserve sa couronne en 2014, tout en obtenant un podium de catégorie LM P2 au Mans. Cette performance est assortie d’une 7e place au classement général, soit le deuxième meilleur résultat de l’histoire après la victoire de 1978 ! L’histoire se poursuit en 2015, avec un engagement en championnat du Monde d’Endurance (WEC)…
ALPINE A450BSon nom évoque l’héritage des A441, A442, A442b et A443 qui ont couru et gagné au Mans durant les années 70.
E
volution de l’Alpine A450 engagée dès 2013, elle affiche son patrimoine avec le « 50 » symbolisant le 50ème anniversaire de la première participation d’une Alpine officielle aux 24 heures du Mans en 1963.
L’Alpine A450B répond à la règlementation ACO LM P2 qui s’inscrit dans l’idée de frugalité ingénieuse prônée par la marque. Ces prototypes à châssis monocoque en carbone doivent respecter des critères de coûts stricts.
Après avoir remporté deux fois le championnat ELMS LMP2 dès sa première participation en 2013 puis en 2014, après avoir obtenu un podium aux 24H du Mans dans sa catégorie en 2014, l’équipe Signatech-Alpine est engagée en WEC (FIA World Endurance Championship) aux mains des pilotes français Paul-Loup Chatin, Nelson Panciatici et Vincent Capillaire.
Deux évolutions techniques sont autorisées par an : une avant la première épreuve de la saison et une deuxième avant les 24 heures du Mans.
Reprenant une base éprouvée, l’Alpine A450B reçoit un moteur dérivé d’un bloc utilisé sous le capot des voitures de série de l’Alliance Renault-Nissan.
Châssis : Alpine A450B
Moteur : V8 Nissan VK45 550ch.
Boîte vitesse : XTrac 6 rapports
Vitesse maxi : 330 km/h
Longueur : 4,61 m
Largeur : 1,95 m
Empattement : 2,87 m
Poids : 900 kg
Direction : Assistée hydraulique
Pneumatiques : Dunlop
Freins : Carbone – Brembo
POUR PLUS D'INFORMATION :Christophe DEVILLEAttaché de presse (Future Berline segment D, Alpine, Sports, Segment A/B)
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