Mitsubishi : 100 ans d'automobile (1917-2017) - L'électromobilité chez Mitsubishi - vendredi 28 Juillet 2017Un centenaire pour l’avenir Juillet 2009L’i-MiEV ou lorsque l’électromobilité devient une réalité (production en série) La course est lancée et bat son plein sur le marché prometteur des véhicules électriques (EV), mais pour Mitsubishi cette course a toujours été plus un marathon qu’un sprint. Pour preuve sa vision à long terme de la technologie électrique dont le développement a débuté en octobre 1966 et s’est poursuivi jusqu’en juillet 2009, lorsque la marque a lancé l’i-MiEV, premier véhicule électrique produit en série par un constructeur généraliste.Ces dernières années, l'industrie automobile mondiale a commencé à appréhender l'électromobilité comme l'une des solutions de lutte contre le réchauffement climatique, développant des concepts et établissant des partenariats afin de soutenir les vastes projets de développement que cela nécessite, que ce soit dans le domaine des batteries, des composants de la chaîne de transmission ou de l'électronique…
…mais chez Mitsubishi Motors Corporation, l'électromobilité occupe une place prépondérante depuis longtemps déjà et est profondément ancrée dans la philosophie de R&D de la marque depuis que celle-ci a débuté ses recherches dédiées aux véhicules électriques (EV) en octobre 1966, lesquelles ont débouché sur le lancement de l’i-MiEV en juillet 2009. L'actuel Outlander PHEV (hybride rechargeable) est donc le tout dernier modèle d'une longue série de véhicules électriques Mitsubishi ET le précurseur d'une gamme étendue de modèles tout électriques ou hybrides rechargeables associant l'architecture d'un SUV et le groupe propulseur d'un véhicule électrique.
1966 – Technologie des batteries au plombLes années 1960 ont vu le nombre de particuliers possédant une automobile augmenter de manière significative. Dans les années 1970, cette tendance s'est accompagnée d'un renforcement de la densité du trafic en zone urbaine, un facteur source de catastrophes routières et d'embouteillages. En outre, la pollution générée par les rejets et les bruits émis par les véhicules sont devenus un problème social majeur. Les véhicules électriques sont alors apparus comme la solution pour réduire, voire supprimer cette pollution.
Ainsi en 1966, à savoir quatre ans avant que la division moteurs de Mitsubishi Heavy Industries (MHI) ne fasse l'objet d’une scission pour devenir la société Mitsubishi Motors Corporation (MMC) que l’on connaît aujourd’hui, MHI signe avec Tokyo Electric Power Company un accord l'engageant à « fabriquer et tester un prototype de véhicule électrique exploitant les avancées de la technologie des batteries ».
À cette époque, MHI travaille en collaboration avec Mitsubishi Electric et Japan Storage Battery Co.,Ltd. (aujourd'hui baptisé GS Yuasa Corporation*) au développement d'un futur véhicule urbain et de véhicules utilitaires spéciaux qui contribueraient à limiter la pollution en ville. Après la finalisation de son prototype en mai 1971, la nouvelle société MMC livre à la Tokyo Electric Power Company dix véhicules électriques de type E12 (Minica Van). Dérivés du modèle de fourgon compact classique de la marque, ces véhicules sont alimentés par des batteries d'accumulateurs au plomb et atteignent une vitesse maximum de 80 km/h.
* Société créée conjointement par Japan Storage Battery Co.,Ltd. et Yuasa Corporation en 2004
MMC poursuit sur sa lancée en livrant des véhicules électriques dérivés du Minica Van, du Minicab Van, du Minicab Truck et du Delica Van à des sociétés d'électricité. Lancé en 1971, ce premier projet de véhicule électrique est suivi de plusieurs autres, jetant les bases des actuels i-MiEV et Outlander PHEV et tenant tous compte des problèmes auxquels le monde se trouve alors confronté :
1991 - Technologie des batteries nickel-cadmiumEn avril 1991, dans le cadre d'une collaboration avec la Tokyo Electric Power Company, MMC finalise ainsi le développement de la Lancer Van EV, un utilitaire léger électrique alimenté par des batteries nickel-cadmium affichant une densité énergétique supérieure aux batteries d'accumulateurs au plomb.
Deux ans plus tard, s'appuyant sur ses travaux menés pour le développement de la Lancer Van EV, MMC met au point deux versions du Libero EV, l'une alimentée par des batteries d'accumulateurs au plomb et l'autre par des batteries nickel-cadmium. La société livre 28 exemplaires de ce modèle à la Tokyo Electric Power Company. Fin 1996, MMC vend 7 Libero EV à batteries d'accumulateurs au plomb à des organismes publics.
1994 - Technologie des batteries lithium-ionMMC explore ainsi les possibilités offertes par les véhicules électriques tout en poursuivant ses travaux de R&D sur les batteries, les moteurs électriques et les composants majeurs de ce type de véhicule. MMC s'intéresse alors à la batterie lithium-ion dès ses débuts, pour sa densité énergétique et sa puissance supérieures à celles des batteries classiques.
Encouragé par le vote en 1990 de la loi californienne sur les véhicules zéro émission (ZEV), MMC débute en 1994 le développement du véhicule hybride rechargeable MITSUBISHI HEV alimenté par une batterie lithium-ion fabriquée par Mitsubishi Chemical Corporation. En 1995, MMC devient la première société au monde à signer un accord d'essai de véhicule avec le California Air Resources Board (CARB), auquel furent ainsi fournis trois véhicules électriques de test.
MMC accélère ensuite le rythme de ses recherches sur les batteries lithium-ion et décroche en décembre 1999 le record de distance parcourue en 24 heures par un véhicule électrique avec une version électrique de sa FTO-EV alimentée par des batteries lithium-ion et manganèse. Bénéficiant d'un temps de charge très court de 20 minutes pour chaque cycle de conduite de 50 minutes, la FTO-EV parcourt 2 142,3 km, améliorant le précédent record établi de pas moins de 442,3 km et entrant ainsi dans le Livre Guinness des Records.
2005 – Technologies alternativesLes ingénieurs de MMC commencent alors à étudier l'ensemble des solutions d'électromobilité. C'est ainsi que voient le jour en 2005 diverses technologies des plus prometteuses, parmi lesquelles le moteur électrique intégré aux roues (tout d'abord sur la Colt EV à roues avant motrices, puis sur la Lancer Evolution MiEV à transmission intégrale).
L'une des autres évolutions majeures de cette époque est issue de l'étude de l'impact de cette technologie de moteur intégré aux roues sur les dimensions globales d'un véhicule tel que le Concept EZ-MIEV dévoilé au salon automobile de Genève en 2006, modèle urbain de 3,70 m à bord duquel la quasi totalité de l'espace intérieur est dédiée aux passagers :
2006 – Vers la production en sérieUne fois convaincu de pouvoir commercialiser sa batterie lithium-ion, son moteur électrique et d'autres technologies électriques majeures, MMC annonce en octobre 2006 le lancement du projet « i MiEV » (sans tiret à cette époque…) qui débouche finalement sur la mise au point de l'« i-MiEV » (avec un tiret), premier véhicule électrique produit en série et proposé par un constructeur généraliste dans sa gamme de modèles.
En juillet 2009, MMC débute la vente de l'i-MiEV aux entreprises, avant d'étendre sa commercialisation au grand public en 2010 - tout d'abord au Japon puis sur certains marchés mondiaux.
Cet effort ne passe pas inaperçu puisque l'i-MiEV remporte notamment le prix de la « Technologie la plus évoluée » dans le cadre de l'élection de la « Voiture japonaise de l'année 2009 - 2010 ».
2012 : de l'électrique (EV) à l’hybride rechargeable (PHEV)S’inspirant de la technologie de l'i-MiEV (avec notamment le très sophistiqué système d'exploitation « MiEV OS » développé par MMC – le cerveau électronique du véhicule), l'innovation majeure suivante mise au point par MMC dans sa quête de l'électromobilité est révélée deux ans plus tard avec la présentation de l'Outlander PHEV. Ce dernier est le premier SUV hybride rechargeable à deux moteurs électriques à charge autonome proposé par un constructeur généraliste dans sa gamme de modèles.
L'Outlander PHEV se démarque des autres solutions hybrides rechargeables disponibles sur le marché dans la mesure où il utilise l'architecture de base d'un véhicule électrique (commande électronique, absence de transmission, etc.) plutôt qu'un simple groupe propulseur électrique monté sur un véhicule à moteur à thermique classique.
Ce modèle ayant été développé dès le début avec l'objectif d'une architecture double (à savoir la possibilité de l'équiper d'un groupe propulseur hybride rechargeable ou d'un moteur thermique), ses dimensions ont également pu être optimisées en consentant un minimum de compromis (ex. : volume de chargement réduit de seulement 14 litres par rapport à l'Outlander à moteur thermique) et ce, au profit de ses 5 passagers qui peuvent ainsi voyager à son bord sur de longues distances dans un environnement confortable et silencieux et sans la moindre inquiétude concernant l'autonomie du véhicule.
Une autonomie généreuse...Modèle aussi prisé que robuste – comme l'ont prouvé ses chiffres de ventes et ses performances en sport automobile ainsi que ses remarquables résultats sur le plan de la fiabilité - l'Outlander PHEV est devenu la vitrine technologique de Mitsubishi Motors. Il met en avant les principes fondamentaux qui sous-tendent la nouvelle génération des véhicules de MMC associant l'architecture d'un SUV à la technologie d'un véhicule électrique – qu'ils soient équipés d'un système de propulsion tout électrique ou d'un système hybride rechargeable – tout en offrant bien évidemment la sécurité de la transmission intégrale.
Continuant dans cette voie - tant sur le plan de la forme que du fond, MMC profite ensuite du salon automobile de Tokyo 2015 pour dévoiler l'eX-Concept, son nouveau show car dédié à l'électromobilité. Ce SUV compact animé par un système électrique de nouvelle génération fait appel à une batterie haute capacité et hautes performances, associée à des moteurs électriques compacts haute puissance, gages de légèreté et d'efficacité. Bénéficiant de diverses mesures d'allègement, son système d'entraînement électrique affiche une autonomie de 400 km...
…soit un énorme bond en avant par rapport aux premiers travaux sur l'électromobilité menés par Mitsubishi en 1966 et un développement prometteur pour un avenir pas si lointain…