Le WWF France et le Groupe Renault annoncent un partenariat visant à mettre en œuvre une mobilité plus électrique et plus partagée, associée au développement des énergies renouvelables - Mardi 18 Juin 20191er cas pratique : l’Ile de Porto Santo Boulogne-Billancourt, le 18 juin 2019 – Le Groupe Renault, pionnier et leader européen du véhicule électrique, est activement engagé en faveur d’une mobilité plus durable à travers le développement d’écosystèmes électriques intelligents et de services de mobilité plus partagés et accessibles pour tous. Dans cette perspective, le constructeur s’est également fixé l’objectif de réduire de 25% son empreinte carbone entre 2010-2022, et de proposer 8 modèles de véhicules électriques dans le cadre de son plan stratégique « Drive the future », à l’horizon 2022.Le WWF France est engagé depuis trois ans pour accélérer la transition des mobilités à travers sa vision du « moins, mieux et autrement » poussée par ses actions de plaidoyer auprès des décideurs politiques, par ses partenariats transformationnels avec les acteurs économiques et par l’accompagnement des collectivités locales.
Face à cette volonté conjointe de transformation et au poids des émissions des transports, le WWF France et le Groupe Renault ont noué un partenariat autour d’une
vision commune : la mobilité de demain passera par la transition du modèle historique de la voiture individuelle et fossile vers une mobilité plus durable, à savoir plus partagée– à travers notamment le déploiement de services de mobilités tels que l’autopartage et le covoiturage –
et plus électrique, basée sur des sources d’énergies renouvelables – dont l’intégration est facilitée par les services rendus par les batteries des véhicules électriques.
• Etudes sur l’apport des nouvelles solutions de mobilité dans la transition écologique : premier cas pratique sur Porto Santo
Dans le cadre de ce partenariat, le WWF France et le Groupe Renault ont ainsi mené une
première étude sur l’île de Porto Santo au Portugal, dont les 1ers résultats sont publiés ci-après, afin de tester en grandeur nature les synergies entre le développement du véhicule électrique et ses services rendus au réseau, avec le développement des énergies renouvelables. Dans les prochains mois, ils procéderont à l’analyse de différentes expérimentations liées au véhicule électrique (recharge intelligente/réversible, stockage stationnaire dans des batteries de seconde vie, synergies multisectorielles, etc…), afin d’étudier sa meilleure intégration possible dans les réseaux de production et de distribution d’électricité. L’objectif : assurer un bénéfice optimal en termes d’exploitation des énergies renouvelables et de réduction des émissions de gaz à effet de serre à l’échelle du territoire.
Un laboratoire insulaire inédit
L’étude de Porto Santo s’inscrit dans le cadre d’un programme innovant, appelé
« Smart Fossil Free Island » mis en œuvre par le gouvernement régional de Madère pour favoriser la transition énergétique de l’île.
Du laboratoire au changement systémique
Le Groupe Renault et le WWF France ont prévu de poursuivre l’analyse des bénéfices d’un écosystème de véhicules électriques couplé aux énergies renouvelables, d’une part à Porto Santo en abordant des aspects supplémentaires tels que l’angle économique ou les comportements d’usage, et au-delà dans d’autres territoires ou îles, comme par exemple Belle-Ile-Mer, en y intégrant les bénéfices de l’autopartage.
Le partenariat vise également un passage à grande échelle en capitalisant sur ces analyses avec les facteurs clés de réussite, dans l’objectif de reproduire ou d’adapter cette démarche dans d’autres territoires.
• Le Groupe Renault rejoint l’initiative « Réinventer les Villes » du WWF France
Pour les 10 plus grandes métropoles françaises, le secteur des transports représente entre 20 et 60% des émissions de gaz à effet de serre. Il est donc urgent de mettre en œuvre des modèles d’organisation urbaine et de mobilité plus durables et plus désirables : des modèles où nous nous déplacerons autrement et plus efficacement.
Le Groupe Renault rejoint ainsi l’initiative « Réinventer les villes » afin de travailler à la promotion de modèles de villes et de mobilités durables aux côtés d'acteurs publics et privés.
« Le Groupe Renault est le premier constructeur du monde à avoir présenté un objectif climatique aligné avec l’Accord de Paris (Science Based Target). Cet engagement confirme le constat fait par le constructeur d’une évolution nécessaire, et d’ores et déjà engagée, des produits et des services de mobilité. Il devient donc un acteur incontournable des changements de mobilité. Nous croyons ensemble à travers ce partenariat que cette transition doit passer par des formes de mobilités plus électriques, partagées et basées sur les énergies renouvelables. C’est un impératif écologique et social. Ce partenariat s’inscrit pleinement dans la vision du WWF France : se déplacer moins, mieux et autrement, dans un écosystème de solutions de mobilités qui doit être développé à grande échelle (transports en commun, vélo, mobilités douces ainsi que le véhicule électrique). »
Pierre Cannet, Co-directeur des programmes du WWF France ad interim« A travers ce partenariat, l’ambition du Groupe Renault est de déployer plus largement sa stratégie environnementale. Avec le WWF France, nous entendons développer des actions conjointes pour démontrer la pertinence scientifique de l’électromobilité comme levier d’accélération de la transition écologique et opportunité de rendre la mobilité durable accessible pour tous. »
Jean-Philippe Hermine, Directeur Stratégie et Plan Environnement du Groupe Renault« Avec l’expertise du WWF France, notre intention est de mesurer concrètement les bénéfices environnementaux du véhicule électrique et de son écosystème, afin d’élaborer une méthodologie permettant de dupliquer ou adapter efficacement ces solutions auprès des territoires, redéfinir la mobilité du futur et accompagner les usagers vers de nouveaux modes de déplacement. »
Gilles Normand, Directeur du Véhicule Electrique du Groupe Renault A propos du Groupe Renault
Constructeur automobile depuis 1898, le Groupe Renault est un groupe international présent dans 134 pays qui a vendu près de 3,9 millions de véhicules en 2018. Il réunit aujourd’hui plus de 180 000 collaborateurs, dispose de 36 sites de fabrication et 12 700 points de vente dans le monde. Pour répondre aux grands défis technologiques du futur et poursuivre sa stratégie de croissance rentable, le groupe s’appuie sur son développement à l’international. Il mise sur la complémentarité de ses cinq marques (Renault, Dacia, Renault Samsung Motors, Alpine et LADA), le véhicule électrique et son alliance unique avec Nissan et Mitsubishi Motors. Avec une équipe 100% Renault engagée depuis 2016 dans le championnat du monde de Formule 1, la marque s’implique dans le sport automobile, véritable vecteur d’innovation et de notoriété.
A propos du WWF France
Le WWF est l’une des toutes premières organisations indépendantes de protection de l’environnement dans le monde. Avec un réseau actif dans plus de 100 pays et fort du soutien de 6 millions de membres, le WWF œuvre pour mettre un frein à la dégradation de l’environnement naturel de la planète et construire un avenir où les humains vivent en harmonie avec la nature, en conservant la diversité biologique mondiale, en assurant une utilisation soutenable des ressources naturelles renouvelables et en faisant la promotion de la réduction de la pollution et du gaspillage.
Depuis 1973, le WWF France agit au quotidien afin d’offrir aux générations futures une planète vivante. Avec ses bénévoles et le soutien de ses 220 000 donateurs, le WWF France mène des actions concrètes pour sauvegarder les milieux naturels et leurs espèces, assurer la promotion de modes de vie durables, former les décideurs, accompagner les entreprises dans la réduction de leur empreinte écologique et éduquer les jeunes publics. Mais pour que le changement soit acceptable il ne peut passer que par le respect de chacune et chacun. C’est la raison pour laquelle la philosophie du WWF est fondée sur le dialogue et l’action. Retrouvez toutes nos actualités sur
www.wwf.frL’île de Porto Santo a initié une
politique particulièrement innovante en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre : proposer un écosystème de mobilité reposant sur une énergie 100% renouvelable.
En avril 2011, la région autonome de Madère a signé “The Pact of Islands” avec 11 autres régions européennes représentant un total de 62 îles.
Porto Santo s’est engagé à travers ce pacte à :
- Aller plus loin que les objectifs définis par l’Union Européenne d’ici 2020 en réduisant de plus de 20% ses émissions de CO2.
- Mettre en oeuvre un plan d’action d’énergie pour une île durable, notamment via l’évaluation de ses émissions et un plan d’action pour atteindre ces objectifs ambitieux.
- Mobiliser les investissements nécessaires pour une énergie durable dans le territoire.
En février 2016, l’énergéticien local EEM (Empresa de Electricidade da Madeira) a présenté son projet
« Porto Santo, île intelligente 100% renouvelable ». L’objectif : faire de Porto Santo une des premières îles 100% à énergies renouvelables au monde.Le projet Porto Santo avec le Groupe Renault
Le Groupe Renault a été sélectionné par l’énergéticien local EEM pour un projet pilote permettant de tester des nouvelles formes de mobilités sur l’île de Porto Santo. Le concept :
22 véhicules installés sur cette île de 42 km² et environ 5 500 habitants intégrés à
un réseau de distribution électrique reposant sur le stockage stationnaire d’énergie grâce à des batteries de seconde vie Renault, une recharge intelligente et de la charge réversible.A l’heure actuelle, 20 résidents volontaires de Porto Santo utilisent 14 Zoé et 6 Kangoo Z.E. pour leurs déplacements quotidiens. Ces véhicules sont en recharge intelligente : ils se chargent en fonction de l’offre et de la demande d’électricité du réseau, via 40 bornes installées par EEM et le Groupe Renault.
Depuis début 2019, deux véhicules supplémentaires testent la charge réversible : les chargeurs embarqués dans ces voitures chargent et déchargent la batterie en courant alternatif en fonction des besoins et de la capacité du réseau. Ce système apporte plus de fluidité et optimise les rendements du réseau, une condition d’autant plus importante lorsque ce dernier est alimenté par des énergies renouvelables.
Des premières modélisations prometteuses pour atteindre l’ambition de l’île :
•
Sur la base du mix électrique actuel de Porto Santo, l’impact carbone du véhicule électrique et de ses homologues thermiques a été calculé sur l’ensemble de leurs cycles de vie (de la production de la voiture et de sa batterie jusqu’à la fin de vie).
En 2018, le mix électrique de l’île de Porto Santo repose principalement sur les énergies fossiles avec 85% de son électricité produite à partir de fioul, complété par 10% de photovoltaïque et 5% d’éolien.
Malgré un mix électrique très carboné, qui classerait Porto Santo comme le 3ème mix le plus carboné d’Europe, si l’île était considérée comme un pays,
l’empreinte carbone d’un véhicule électrique à Porto Santo est d’ores-et-déjà inférieure de 11 et 34% par rapport à ses équivalents diesel et essence.
Le gain s’accentue
lorsque les véhicules électriques et les énergies renouvelables sont développés de manière conjuguée, et grâce aux services rendus par les batteries.
• A cet effet,
deux scénarios ont été modélisés afin d’en mesurer l’impact carbone : un premier
scénario « intermédiaire 2025 », se basant sur une flotte automobile composée à 50% de véhicules électriques et un mix électrique basée à 38% sur des énergies renouvelables, puis un
scénario « potentiel max 2030 » visant 100% de véhicules électriques et 99,5% ENR dans le mix.
En simulant les deux scénarii, on constate que l’écart entre véhicule thermique et véhicule électrique s’accentue très fortement, jusqu’à atteindre une
empreinte carbone quasi-nulle du véhicule électrique avec une baisse de plus de 99% dans le scénario « Potentiel Max 2030 ».•
A l’échelle de l’île, le développement des énergies renouvelables et du véhicule électrique sont les principaux leviers pour réduire l’empreinte carbone : sur les 88% de réduction calculée d’ici 2030, plus des 3/4 relèvent du développement conjugué des énergies renouvelables et de l’électromobilité.
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Dans le scénario « Potentiel max 2030 », les services de stockage rendus par les batteries constituent un des principaux leviers de réduction de l’empreinte de l’île, en permettant d’éviter une perte équivalente à 29% de la consommation d’électricité totale de l’île. Cette énergie initialement perdue, du fait du déphasage entre la production d’énergie photovoltaïque ou éolienne et la consommation, est alors stockée pour être réinjectée. Le stockage batterie permet à l’île de
passer d’un mix de 70% d’énergies renouvelables sans stockage, à 99,5% d’énergies renouvelables avec stockage en 2030, dans ce scénario.